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Photo du rédacteurValérie DEBIEUX

"The Cellist" - Ballett Zürich (Opernhaus)

Dernière mise à jour : 3 juin



La saison 2023/24 marque l’arrivée de la chorégraphe anglaise Cathy Marston à la tête du ballet de Zurich. Formée à la Royal Academy of Dance de Londres, elle a débuté sa carrière au Ballet de Zurich dans les années 90 avant de diriger le Ballet de Berne de 2007 à 2013. Au cours des dix dernières années, Cathy Marston s’est illustrée sur la scène internationale avec de nombreuses productions pour des compagnies prestigieuses en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Australie. Son talent de conteuse novatrice a marqué l’évolution du ballet d’action avec une série de pièces majeures.



Son ballet The Cellist, créé en 2020 pour le Royal Ballet de Londres, dresse le portrait d’une figure hors du commun : Jacqueline du Pré. Cette virtuose née en 1945 et décédée en 1987, mariée pendant deux décennies au chef d’orchestre Daniel Barenboim, a été une prodige dès son plus jeune âge. Dès l’âge de quatre ans, sa fascination pour le violoncelle l’a conduite à une formation musicale intense, propulsant son talent au-devant de la scène britannique.


Son enregistrement du concerto pour violoncelle d’Edward Elgar en 1965, à l’âge de vingt ans seulement, a marqué un tournant dans sa carrière, faisant d’elle une légende vivante de la musique classique. Cependant, sa trajectoire a été assombrie par le diagnostic de sclérose en plaques en 1973, mettant fin prématurément à sa carrière publique.


C’est ce défi de donner une forme chorégraphique à la vie et à la passion de Jacqueline Du Pré qui a captivé Cathy Marston. Le violoncelle, au centre de cette histoire d’amour et de perte, devient un protagoniste à part entière dans son ballet. Il incarne l’essence même de la musique de Jacqueline, exprimant ses émotions et sa lutte contre la maladie à travers les mouvements des danseurs.



Au-delà de la biographie, Cathy Marston s’intéresse à la question plus large de la gestion du talent artistique et du fardeau qui l’accompagne. Les relations entre Jacqueline, son violoncelle et son mari chef d'orchestre sont explorées avec une profondeur émotionnelle, reflétant la symbiose unique entre l’artiste et son instrument.


La transposition en danse de la vie de Jacqueline Du Pré est un défi que Cathy Marston relève avec sensibilité. Elle évite les clichés et les stéréotypes, préférant se concentrer sur l’expression subtile des émotions et des luttes intérieures de la violoncelliste.


La musique de The Cellist est l’œuvre du compositeur anglais Philip Feeney. Le concerto pour violoncelle d’Edward Elgar joue bien sûr un rôle important, mais Feeney l’a entrelacé dans sa partition avec d’autres pièces du répertoire de Jacqueline du Pré : des compositions de Rachmaninov, Fauré, Mendelsohn, Piatti et Beethoven.


The Cellist est bien plus qu’un hommage à Jacqueline Du Pré, c’est un témoignage poignant sur la force de l’art face à l’adversité, et sur la beauté éphémère de la vie elle-même.

 

Valérie DEBIEUX (avril 2024)




À voir absolument à l’Opernhaus de Zurich jusqu’au 27 juin 2024


 

 


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