1er mars 1815, Napoléon, accompagné d’un millier d’hommes débarque à Golfe-Juan. « La nouvelle du retour de Napoléon s’est répandue à travers la France. Une semaine plus tard, soutenu par les volontaires qui se pressaient sous sa bannière, il a été confronté à une première troupe royaliste, sous les murs de Grenoble. Se dirigeant vers les rangs ennemis, il a ouvert sa redingote et a crié : « S’il y a parmi vous, s’il y a un seul qui veuille tuer son général, son Empereur, il le peut, le voici !» Aucun coup de feu n’est parti, et le cri « Vive l’Empereur !» a marqué le ralliement de l’ensemble des soldats à la cause de Napoléon ».
Le 20 mars 1815, après avoir parcouru une distance moyenne de 38 km par jour, Napoléon arrive à Paris, sous l’acclamation de ses vétérans. La Cour des Bourbons, elle, a fui la veille et, face au retour de leur ennemi commun, « déclaré hors-la-loi », les Alliés en oublient, un instant, leurs disputes internes, désireuses avant tout de « débarrasser l’Europe de Napoléon ». Ainsi commence la période appelée « Les Cent-Jours » (20 mars 1815 – 8 juillet 1815), avec pour point d’orgue l’une des pages les plus célèbres de l’Histoire de France et d’Europe, la bataille de Waterloo.
Deux cents ans plus tard, deux historiens réputés, Peter Snow, et son fils, Dan, décrivent et analysent, avec force détails et documents, les événements et les hommes avant, pendant et après la confrontation militaire opposant, le 18 juin 1815, l’Empereur des Français aux forces coalisées dirigées par Wellington et Blücher.
À bataille exceptionnelle, ouvrage exceptionnel. Précédés d’une préface de Jean Tulard et d’une introduction, quinze chapitres se succèdent pour retracer cette épopée napoléonienne et exposer les stratégies suivies par les deux camps : « Toile de fond, Les Cent-Jours, Napoléon et son armée, les Généraux alliés et leurs armées, Ligny et le Carrefour des Quatre-Bras, La bataille commence : le combat pour Hougoumont [Waterloo Acte I], L’attaque de l’infanterie de d’Erlon et la charge de la cavalerie anglaise [Waterloo Acte II], Attaques de la grande cavalerie française [Waterloo Acte III], L’arrivée des Prussiens [Waterloo Acte IV], La crise de Wellington : la chute de la Haie-Sainte, [Waterloo Acte V], La charge et la débâcle de la Garde impériale [Waterloo Acte VI], La Déroute française et le bilan humain, la Fin pour Napoléon, Répercussions».
Chaque chapitre est accompagné d’illustrations de l’époque (peintures, gravures, études, caricatures) représentant notamment les protagonistes et la bataille en différents lieux, moments et situations ; de nombreuses photographies (carabines, sabres de cavalerie, casques d’officier etc.) viennent compléter l’importante iconographie et le texte existant : et de citer parmi elles, le squelette du cheval de Napoléon, un étalon arabe appelé Marengo ou encore la montre en or Breguet de l’Empereur, offerte au gouverneur de l’île de Ste-Hélène, Sir Hudson Lowe. Enfin et surtout, répartis en quatre pochettes distinctes, se trouvent reproduits de nombreux documents, principalement des lettres d’officiers ou de soldats présents à Waterloo, des instructions d’officiers supérieurs, et il s’y trouve même le livret de solde d’un soldat français de la Garde impériale récupéré sur le champ de bataille.
Le livre-coffret de Peter et Dan Snow, "Les Cent-jours de Napoléon", constitue une magnifique fresque qui, par l’abondante richesse des sources qui la composent, restitue l’atmosphère de la bataille et permet ainsi au lecteur de revivre, au plus près de la réalité de l’époque, ses moments forts, avec son intensité émotionnelle. Avec l’ouvrage de Peter et Dan Snow, Napoléon débarque à nouveau, non pas à Golfe-Juan cette fois-ci, mais devant les portes de notre mémoire. À lire.
Valérie DEBIEUX (2015)
(Guy Trédaniel Éditeur, mai 2015, 64 pages)
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