« L’Air de ton nom et autres poèmes », un recueil qui invite au ressourcement. Jean-Dominique Humbert saisit les mots. Délicatement, comme l’aile d’un papillon. Avec légèreté. Avec respect. Avec amour. L’image, peu à peu, se révèle. Les idées se colorisent. Le tableau prend forme. L’espace se remplit. Imperceptiblement. Dans toutes ses dimensions. Impression de plénitude. Jean-Dominique Humbert cisèle les mots, à l’image d’un artisan.
Selon Jean Roudaut, sa poésie est « celle du mieux perçu » et comporte « ce sens de la lenteur énergique et discrète ». Parcourir ce recueil, c’est aussi prendre la liberté de savourer un voyage teinté de subtilité et parfumé de volutes sensuelles. Une âme semble se promener au milieu de ses poèmes. Discrètement. En filigrane. Et pourtant omniprésente. Celle de feu son père ? Un indice peut-être… Ce père qui aimait lire dans le « pavillon Flaubert » de son chalet, lieu également où le fils, poète, aime se recueillir.
Bernard Campiche met en lumière de magnifiques poèmes tels « L’Étendue », « L’Exilée », « Les Éphémères », « Vernicourt », « L’Été dernier », « L’Air de sa venue », « Traversées », « La Nuit l’été », « Comme tu vas cet autre été », « Où se dirait la demeure », « Au passage du pré ».
Sur un banc, au bord du lac, ici ou ailleurs, cette poésie nous enchante à toute heure du jour ou « entre le ciel et la nuit »…
Valérie DEBIEUX (2011)
(CamPoche, octobre 2011, 200 pages)
Aux Fontaines
Quand elle vient joyeuse
la voix qu’elle donne au vent
emporte le chant du jour
dans l’air des fontaines
le ciel est dans sa main
l’haleine du matin
Qui vient aux fontaines
va son chemin au gré du vent
Où chante une voix d’argile
Le ciel est à portée de main
Sur le chemin, l’arbre
Sur le chemin l’arbre monte
on dirait qu’il va son chemin
Il porte en lui le temps
le silence des champs
Ce qu’on croyait perdu
nous revient en secret :
l’écorce, la peau du jour
l’ombre, le regard
et la main que l’on prend
Qui laisse venir le ciel
est une part ailée
que l’on emporte les soirs d’été
Lente, lointaine
Quand elle vient lente et lointaine
c’est le pré sous la pluie
Le premier pas du jour
qu’on croyait disparu
La marche du ciel
dans le long nuage,
l’eau, l’herbe, et la terre qu’on espère
si ce n’est la promesse du pommier
où grimpe la fleur de mai
Belle idée de reparler de ce recueil de notre ami Jean-Do ! Il faudrait également évoquer "Si tu venais", un petit bijou de nostalgie poétique !